2.2 Langage inclusif et règles d’étiquette
Le langage que nous utilisons et notre manière d’interagir avec les gens peuvent influencer considérablement nos perceptions et nos attitudes. En matière de handicap, choisir un langage respectueux qui place toujours la personne au premier plan est une façon puissante de favoriser un environnement plus inclusif au sein duquel chacun se sent valorisé.
Cet outil offre des conseils pratiques pour :
- utiliser un langage inclusif;
- respecter les préférences de mettre la personne ou l’identité au premier plan;
- mettre en pratique les règles d’étiquette en matière de handicap dans les interactions professionnelles et personnelles.
Placer la personne au premier plan
Un langage plaçant la personne au premier plan met l’accent sur l’individu avant le handicap. Ce type de langage soutient que les personnes en situation de handicap sont tout d’abord des personnes qui doivent composer avec un handicap. Voici des exemples :- une personne en situation de handicap;
- une personne qui a recours à un fauteuil roulant;
- une personne aveugle ou ayant une perte visuelle;
- un employé ayant un problème de santé mentale.
Toutefois, il est important de noter que certaines personnes et communautés préfèrent plutôt un langage plaçant l’identité au premier plan1, comme « personne handicapée », « personne sourde » ou « personne autiste ». Cette approche démontre une fierté envers le handicap et une perspective du handicap comme un aspect valorisé de l’identité et de la diversité.
Il n’existe pas de « bonne » réponse. Le respect des préférences de la personne, dans la mesure du possible, est l’élément clé. Si vous avez besoin de précisions sur l’approche préférée d’une personne, vous pouvez toujours lui demander poliment. En général, utiliser un langage plaçant la personne au premier plan est souvent une bonne pratique par défaut.
Les handicaps ne sont pas tous visibles
Il importe de reconnaître que de nombreux handicaps sont difficilement visibles pour les autres. Les troubles comme le TDAH, l’autisme, la douleur chronique, les troubles d’apprentissage, les problèmes de santé mentale, et plus encore, ne présentent peut-être pas de signes visibles. Une personne peut sembler en parfaite santé d’un point de vue extérieur tout en étant aux prises avec des difficultés importantes.Il ne faut donc pas faire de suppositions quant au handicap d’une personne selon son apparence. Les handicaps invisibles sont tout aussi réels et valides que ceux qui sont plus évidents.
Évitez les phrases comme « vous ne semblez pas handicapé » et les questions intrusives sur la santé d’une personne. Favorisez plutôt une culture inclusive où tout le monde se sent à l’aise de demander les mesures d’adaptation dont ils ont besoin pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Concentrez-vous sur la personne et ses habiletés, et ne cherchez pas à obtenir des renseignements médicaux personnels. En gardant l’esprit ouvert, nous pouvons nous assurer de n’oublier personne et que personne ne sente le besoin de cacher son handicap.
La terminologie respectueuse
Efforcez-vous d’utiliser un langage exact et neutre qui évite la dramatisation, les stéréotypes et la stigmatisation. Voici des exemples de termes respectueux.Handicaps liés à la mobilité :
- Une personne qui a recours à un aide à la mobilité.
- Une personne qui a recours à un fauteuil roulant.
- Une personne ayant un handicap physique.
Handicaps auditifs :
- Une personne sourde ou malentendante.
- Une personne ayant une perte auditive.
Handicaps visuels :
- Une personne ayant une déficience visuelle.
- Une personne aveugle.
Troubles de communication :
- Une personne ayant un trouble de la parole ou de communication.
- Une personne qui a recours à un appareil de communication améliorée et alternative (CAA). Insistez sur le fait que ce sont les utilisateurs de CAA qui communiquent et non l’appareil (p. ex., « Jill communique au moyen de sa tablette » au lieu de « la tablette de Jill communique pour elle »).
Handicaps cognitifs :
- Une personne ayant une déficience intellectuelle.
- Une personne qui souffre d’un trouble d’apprentissage.
- Une personne qui souffre de dyslexie.
Troubles de santé mentale :
- Une personne ayant un problème de santé mentale.
- Une personne souffrant de dépression, d’anxiété ou d’un trouble de stress post-traumatique.
Les expressions dépassées comme « handicapé », « les aveugles » ou « besoins particuliers » peuvent sembler discriminatoires et réductrices. Elles reflètent souvent les attitudes négatives historiques et les approches médicalisées à l’égard du handicap. Dans la mesure du possible, utilisez un langage centré sur la personne et non sur le handicap.
Règles d’étiquette en matière d’interactions appropriées
Les règles d’étiquette respectueuses visent à ce que les personnes en situation de handicap soient traitées avec la même courtoisie et le même respect que toute autre personne. Voici quelques principes clés.- Demandez à la personne quelle est la meilleure façon de les aider. Ne faites pas de suppositions.
- Adressez-vous directement à la personne en situation de handicap et non à son interprète, à son accompagnateur, ou à l’animal d’assistance.
- Soyez patient et permettez à la personne de communiquer à sa façon et à son rythme.
- Respectez l’espace vital. Ne touchez pas l’équipement de mobilité ou les dispositifs d’assistance sans le consentement de la personne.
Lorsque vous interagissez avec une personne en situation de handicap lié à la mobilité :
- Assoyez-vous à son niveau, dans la mesure du possible, pour les conversations longues.
- Demandez la permission avant de bouger l’équipement d’une personne.
- Examinez l’espace autour de vous pour repérer les obstacles non intentionnels.
- Ne touchez pas à l’aide à la mobilité d’une personne et ne vous appuyez pas sur celle-ci.
Pour un collègue en situation de handicap visuel :
- Présentez-vous et présentez aussi toute autre personne qui se trouve avec vous.
- Offrez seulement votre bras pour guider la personne si elle vous le demande (c’est-à-dire donnez-lui l’option de mettre sa main sur votre épaule ou de tenir votre coude pour la guider).
- Décrivez les renseignements visuels et les directions (p. ex., « Une plante en pot se trouve à votre gauche, et nous devrons monter cinq marches avant de nous rendre à la salle de réunion. Est-ce que cela vous convient? »).
Lorsque vous communiquez avec une personne en situation de handicap auditif :
- Faites face à la personne et parlez clairement à un volume normal.
- Utilisez des gestes et des expressions faciales pour ajouter des indicateurs de contexte.
- Envisagez d’écrire ce que vous avez à dire ou d’utiliser des dispositifs d’assistance au besoin.
Si la personne a un trouble de la parole ou de la communication :
- Permettez-lui de finir ses propres phrases.
- Demandez des précisions au besoin et répétez ce que vous avez compris.
- Offrez des méthodes de communication de rechange si cela peut aider.
Pour un collègue souffrant d’un trouble cognitif :
- Utilisez un vocabulaire simple et concret.
- Découpez les renseignements en petites parties.
- Accordez plus de temps de réponse et de traitement de l’information.
- Fournissez les renseignements en divers formats (p. ex., utilisez une police de grande taille et des symboles ou des icônes au lieu d’un langage complexe ou des acronymes).
Mesures d’adaptation et équipement adapté
Axez vos discussions en matière de mesures d’adaptation et de technologie adaptée sur l’objectif d’offrir un espace pleinement accessible2 et de garantir l’inclusion. Mettez l’accent sur la personne et évitez les termes dépassés et discriminatoires :- « Places de stationnement accessibles, sans obstacle ou universelles » au lieu de « espaces de stationnement pour personnes handicapées ».
- « Logiciels d’assistance » au lieu de « programme pour personnes à besoins particuliers ».
- « Soutiens à la communication » au lieu de « mesures d’adaptation particulières ».
- « Animal d’assistance » au lieu de « chien d’aveugle ».
- Souvenez-vous que les mesures d’adaptation et l’équipement adapté ne sont que des outils utilisés par les personnes en situation de handicap pour les aider à bien fonctionner et à s’acquitter de tâches différemment. Ils ne définissent pas la personne.
Création d’une culture inclusive
Nous avons tous un rôle à jouer dans la création de milieux de travail et de communautés inclusives. Envisagez d’organiser des formations, de donner l’exemple en utilisant un vocabulaire respectueux et d’accompagner les autres de manière réfléchie. Surtout, il faut s’assurer que les personnes en situation de handicap sont incluses et ont voix au sein de votre organisation. Leurs expériences vécues et leurs perspectives sont inestimables pour façonner une culture accueillante.Le langage et le comportement inclusif favorisent le sentiment d’appartenance des personnes de toutes capacités. Engageons-nous à communiquer et à interagir de façon à célébrer la diversité et à permettre à tous de participer pleinement.
Sources
1 Le pouvoir des mots et des images : guide pour une meilleure communication avec les personnes en situation de handicap, et à leur sujet. Sur Internet : https://www.canada.ca/fr/emploi-developpement-social/programmes/invalidite/cra/mots-images.html
2 Conception d’espaces pleinement accessibles – pratiques exemplaires ». Sur Internet : https://www.optezpourletalent.ca/
2 Conception d’espaces pleinement accessibles – pratiques exemplaires ». Sur Internet : https://www.optezpourletalent.ca/
Déclaration:
Optez pour le talent n’a ménagé aucun effort pour utiliser les mots les plus respectueux au moment de rédiger les présents documents. Nous sommes toutefois conscients que la terminologie la plus appropriée peut changer avec le temps. Nous avons rédigé ces documents avec l’intention de respecter la dignité et les droits fondamentaux de chacun.
Optez pour le talent n’a ménagé aucun effort pour utiliser les mots les plus respectueux au moment de rédiger les présents documents. Nous sommes toutefois conscients que la terminologie la plus appropriée peut changer avec le temps. Nous avons rédigé ces documents avec l’intention de respecter la dignité et les droits fondamentaux de chacun.
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